LaMarseillaise.fr « La Direction assigne les greviste d’EURENCO »
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LaMarseillaise.fr « La Direction assigne les greviste d’EURENCO »

LaMarseillaise.fr « La Direction assigne les greviste d’EURENCO »

En grève depuis plus d’un mois, les salariés d’Eurenco de Sorgues ont durci leur mouvement face à l’attitude de leur direction. Cette dernière assignait 28

grévistes lundi pour grève illicite, décision le 29 mars.

Dans la journée, un rassemblement était organisé par la CGT pour les soutenir. C’est une grève offensive que les salariés d’Eurenco (fabricant d’explosifs) ont commencé il y a plus d’un mois.

Une grève pour dénoncer l’emploi massif d’intérimaires dans un secteur où

la sécurité et l’expérience sont pourtant les premières des compétences.

Comme l’explique ce gréviste « 40% d’intérimaires, c’est trop. Il y a des postes qui nécessitent d’avoir 2 à 3 ans

d’expérience et les intérimaires restent au max 6 mois ». C’est pour en finir avec cette masse de précarité subie que

la grève a commencé, « c’est une partie de nos revendications, qu’un nombre important de ces intérimaires soient

embauchés en CDI ». Mais depuis le 12 février, date du début de la grève illimitée, il n’est pas question d’ouvrir de

négociations du côté de la direction.

Comme le rappelle le représentant de l’UD CGT, « depuis le début, la direction joue la provocation, avec notamment

des sanctions pécuniaires. Ils s’obstinent à exiger l’arrêt de la grève avant toute négociation. La direction a, par

exemple, décidé de passer les salariés grévistes de l’atelier

Hexogène en journée normale. Ce qui leur fait perdre leur prime de quart. Les salariés ont déposé l’affaire devant

les Prud’hommes d’Avignon le 9 mars. La direction a mis cet atelier en arrêt technique, ce qui se traduit par une

perte de 100 tonnes de produit Hexogène sur le mois écoulé. La direction veut donc augmenter les capacités de

production de cet atelier et en même temps, elle est prête à se passer de 100 tonnes de production pour ne pas

répondre aux revendications des salariés en grève ».

Pour la direction, la grève est illicite

Devant cette attitude, les salariés ont durci le ton mercredi et ont installé un piquet de grève devant le site. Il n’en a

pas fallu plus à la direction pour déclarer la grève illicite et assigner hier matin 28 militants de la CGT Eurenco, mais

pas forcément ceux qui étaient sur place. « On a assigné une camarade qui est en congé maternité depuis plusieurs

mois… ».

Dès vendredi, le syndicat CGT appelait à la solidarité avec les salariés en grève et à venir les soutenir, appel qui a

pris une nouvelle ampleur suite à la nouvelle de l’assignation.

Lundi midi, les syndiqués CGT étaient invités à venir faire masse avec leurs camarades du piquet de grève. Ils étaient

un peu plus d’une centaine à venir exprimer leur soutien face à une attaque en règle contre le droit de grève. « La

direction avec cette assignation cherche à toucher nos familles », dira encore un salarié, « c’est indigne d’une

entreprise qui appartient encore à 99% à l’État. En attaquant les salariés, ils pensent mettre le couvercle sur la

colère, la détermination et la solidarité dont nous faisons preuve ». Et comme le rappelle Patrick de l’UD CGT, « nous

sommes sur un site Seveso et on pense nous faire croire que ça peut fonctionner en toute sécurité avec 40%

d’intérimaires ? ».

Passés en grève totale depuis mercredi, une partie des salariés concernés, avec l’avocat qui les défend et une partie

des soutiens, se sont ensuite rendus au tribunal d’Avignon. Juste avant de partir, l’avocat des salariés a tenu à les

rassurer « Votre combat est légitime. Par contre la décision de la direction de vous assigner est illégitime. De la

même manière que l’huissier qu’ils vous ont envoyé ne se présente pas, ce n’est pas légitime. Vous devez continuer

votre action, c’est la direction avec son attitude qui met en danger les salariés du site. »

Au tribunal, ils ont été partiellement entendus, car outre le renvoi au 29 mars du délibéré de l’audience, permettant

ainsi le maintien du piquet de grève, le président du tribunal a semblé plus sensible aux arguments des salariés qu’à

ceux de l’employeur. Affaire à suivre…

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